Commission des affaires culturelles et de l’éducation : Intervention sur la mission flash relative à la mise en oeuvre des réformes législatives de l’orientation
Commission des affaires culturelles et de l’éducation : Intervention sur la mission flash relative à la mise en oeuvre des réformes législatives de l’orientation
« Je vous remercie Monsieur le président.
Je voudrais à mon tour saluer le travail des rapporteurs. Non ce ne sera pas un scoop, je ne partage pas le fond idéologique mais dont je salue la qualité. Le désengagement de l’Etat dans l’Enseignement supérieur a commencé depuis plusieurs années et à aggraver les inégalités sur le territoire.
Par ailleurs la réforme du BAC, la mise en œuvre de la plateforme “Admission Postbac” en 2009, puis de “ParcourSup” en 2018 avec la loi ORE, ont modifié les condition d’accès à l’université, en instaurant la sélection et la compétition entre les étudiants, au lieu de répondre à la demande croissante due à la démographie et d’ouvrir de nouvelles places dans les universités.
Cette année encore, à la fin de la phase principale mi-juillet 10,7 % des candidats étaient sans proposition et 20 092 lycéens avaient quitté la plateforme, sans que l’on sache ce qu’ils sont devenus et s’ils ont continué ou non leurs études. D’après le ministère, entre 2010 et 2019, alors qu’il y a eu 155 000 étudiants en plus, seulement 70 000 places ont été créées en master.
Dès l’entrée en Fac la sélection s’effectue en fonction du lycée d’origine du candidat grâce à un algorithme “maison”. Les notes des postulants sont associées à un coefficient de pondération “maison”, reflet du niveau estimé du lycée.
Le déterminisme social déjà à l’œuvre à l’université, se voit ainsi renforcé. Selon le ministère de l’Education Nationale toujours, seulement 17,6% des enfants d’employés et 13,1% des enfants d’ouvriers accèdent à la licence. En Master ils ne sont plus que 12,1% et 9,2%.
L’accès pour tous à l’enseignement supérieur est remis en question. L’employabilité et la marchandisation du savoir deviennent la règle. C’est le sens même de l’éducation et l’émancipation qui est remis en question. Que préconisez-vous pour enfin briser le déterminisme social, si présent dans l’enseignement supérieur ?
Je vous remercie. »