Interpellation sur les moyens de lutte contre l’homophobie et la transphobie
Muriel Ressiguier a envoyé une question écrite au gouvernement
Madame la députée Muriel Ressiguier alerte Monsieur le ministre de l’éducation nationale sur la situation de plus en plus critique du nombre de jeunes exclus de leurs familles en raison de leur orientation ou de leur identité sexuelle. S’il n’existe pas de réelles études statistiques sur cette exclusion proprement dite, l’INSEE dans ses enquêtes démographiques relève plus de 200 000 personnes qui vivent en couples avec une personne du même sexe. Pour la SOFRES, 80 % des jeunes homosexuels cacheraient pas leur homosexualité à leur entourage et près de 20% des sondés se déclareraient « choqués et feraient tout pour faire changer » leur enfant d’orientation sexuelle. L’association Le Refuge, créée il y a déjà 14 ans, qui apporte son aide aux jeunes sans domicile fixe victimes d’homophobie et de transphobie, a constaté une nette augmentation des jeunes qui se retrouvent à la rue. Dans une société qui refuse toutes les discriminations, cela n’est plus tolérable. Dans une étude parue en 2014 sur Les minorités sexuelles face au risque suicidaire l’INPES rappelait que le risque de sursuicidalité des personnes homosexuelles était aujourd’hui un fait avéré. L’homophobie et la transphobie sont directement responsables de cette situation inquiétante. En 2013, les témoignages reçus par l’association SOS homophobie étaient en hausse de 30 %, évoquant un repli sur soi, une solitude, et dans les cas les plus graves, une dépression, voire une tentative de suicide. A l’école, les jeunes LGBT sont d’autant plus touchés par l’homophobie et la transphobie qu’ils découvrent alors leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre. Dans un rapport remis en 2013 au ministère de l’éducation nationale par Michel Teychenné, des propositions et des recommandations ont été effectuées pour lutter contre les LGBTphobies à l’école : formation des personnels enseignants et éducatifs, campagne de lutte contre le harcèlement et la discrimination homophobes, intégration de la lutte contre les LGBTphobies dans les programmes de l’enseignement moral et civique, etc. Il est temps de mettre ces recommandations en pratique sur l’ensemble du territoire. L’homophobie va à l’encontre de nos valeurs républicaines. Il me semble que ce regard inquiet sur les violences faites aux plus fragiles nous oblige à engager un grand plan national d’aide aux victimes d’actes LGBTphobes.